Le parterre est en berne au fond du jardinet, La mésange et le merle ont cessé leur dispute, Le pâtre a remisé discrètement sa flûte, Le soleil s'est tapi comme s'il hibernait.
Le silence est partout, jusqu'à l'estaminet Où de son œil bovin le bougnat muet scrute Les buveurs accablés dont aucun ne discute Ni du dernier loto ni de l'an qui renaît.
La tristesse est dans l'air et dans le cœur des êtres Tous les volets sont clos, aveuglant les fenêtres, Le village est figé, foudroyé par son deuil.
Seul le vent ose encore agacer la bruyère Le long du mur blafard du petit cimetière Où l'on mit ce matin le poète au cercueil.