Sur la pointe de tes pieds, tu es venue ce soir Subrepticement me joindre dans ma chambre ; Tu as pris soin de ne pas réveiller les membres De la famille qui ronflaient dans les sombres couloirs.
Tu m’as plongé dans l’euphorie, Mignonne, comme à l’accoutumée ; Tu m’as encensé de doux baisers, Et as posé sur ma langue une hostie.
Oui, je suis l’enfant de chœur qui faisait rire Les jeunes filles et qui irritait les Sœurs. Tu es la muse de mes nuits, mon bonheur, L’unique fleur qui m’aime et qui peut me maudire.
Je n’oublierai jamais, sous ce ciel, ces précieux moments, Ces souvenirs de jeunesse et ces instants féériques. L’amour, dit-on, ne peut pas vieillir ; l’air des Tropiques, Et les nuits pluvieuses arrivent pieusement chaque printemps