Nous portons le sang des morts Qui étaient, dans un temps, bien vivants Nous continuons à vivre pour les gentils géants Qui nous ont légué de grands trésors.
Nos parents ne sont pas morts Puisque leur sang coule dans nos veines Ils sont avec nous dans les forêts comme dans les plaines Leurs vies continuent dans nos corps sans efforts.
Nous vivons pour les poètes morts Aux plumes envenimées par de jolis mots De mots énergisés capables de transformer le sort De l’humanité, en quête d’esprits sans tort.
Nous continuons de vivre pour les grands écrivains Les savants et les intellectuels qui ont tenté et défié Les régimes autocratiques, féroces et sanguinaires Nous vivons, en réalité, pour des défunts légendaires.
Sous les yeux désobturés par la clarté de la lune Notre pays pleure à présent où tout est en ruine Comme les bâtiments détruits par le malveillant séisme Nous pleurons amèrement pour les victimes du schisme.
Nous vivons pour nos ancêtres, nos aïeux et leurs esprits Avec l’intention de changer et d’améliorer maintes vies Nous vivons pour nos pauvres et combattants morts Qui avaient orgues et organes en diamant, en topaze et en or.