Femme, femme que j’aimais tant Il y a plusieurs printemps Qu’il faisait beau temps Et le vent sifflait lestement bas et lent Oh ! Femme, tu fus jeune, pétillante et forte Mignonne, maintenant, tu es morte Tu es couchée et dors comateuse sur le dos Calme et tranquille comme l’eau De l’étang paralysé et tu regardes le ciel Les yeux hermétiquement clos Où tout parait surnaturel et artificiel Je me demande où je me plonge Si c’est une illusion, un cauchemar ou un songe Je ne me sens pas bien : je suis fou Je me disparais dans l’ombre Où tout est sombre Comme mon sang. Je sens que c’est mon tout Qui est emporté par la tristesse Je me noie dans une étrange ivresse Mon Dieu ! Oui, je suis en peine J’ai perdu la plus belle des sirènes.
Femme, femme, tu étais charmante La mignonne que j’aimais tant Tu te souviens. J’ai perdu beaucoup de temps A te mirer. Je me découvre sur la méchante pente Je vais mourir aussi comme toi Femme, lourde est la croix Sur laquelle, je me trouve aujourd’hui Le froid me gèle, me fige et le soleil me cuit Je suis triste comme les fleurs fanées Et toi, immobile, muette et couronnée Je souffre, pleure et meurs aussi Je ne veux plus rester ici Mon cœur est lassé, affligé et assiégé Je pleure et souffre. Ma force m’a laissé Je me noie dans la douleur et m’enivre Je meurs aussi. Je n’ai plus l’envie de vivre.
Femme, femme que j’aimais tant Nous ne sommes plus au printemps Mais presqu’en automne Les cloches carillonnent Il n’y a pas d’arc-en ciel dans le firmament Je suis seul, en pleurs et très mécontent Dans le labyrinthe du cimetière Que la terre te soit infiniment légère !