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Hebert LOGERIE

On N’A Pas Tué Le Président

On l’a bousculé
On l’a étouffé
On l’a cinglé
On l’a giflé
On l’a flinglé
On l’a aveuglé
On l’a paralysé
On l’a gaspillé
On l’a torturé
On l’a paralysé
On l’a démembré
On l’a annulé
Ce n’est pas drôle
Puisque la Patrie est presque folle
Quels chocs! C’est trop! C’est trop !
C’est difficile de trouver les mots
Puisqu’on ne meurt qu’une seule fois
Pas deux fois, pas douze fois
Qui sont les tueurs, les assaillants ?
Oh ! Qu’ils sont méchants
Malgré les différences
Parfois on donne des chances
On n’a pas tué le président
On l’a bousillé
On l’a assassiné
On l’a poignardé
On l’a saigné
On l’a dégorgé
On l’a crevé
On l’a maltraité
On l’a martyrisé
On l’a trucidé
On l’a carabiné
On l’a achevé
On l’a cadavéré
C’est trop! C’est trop ! Quelle tristesse!
On va chanter des messes
Où sont les coupables, les criminels ?
Tout homme est mortel
Le peuple est immortel
Et le pays vit sous un ciel
Lugubre, sombre et abasourdi
En face d’un homme si meurtri
On a éliminé le messager
Mais les messages sont assourdissants et sacrés
On ne peut pas tuer un rêve
Puisque là-haut, le soleil se lève
Même quand il pleut
Le firmament reste bleu
Quand un homme trouve la mort
Dans une telle affaire criminelle, l’humanité a tort
On doit appréhender les assassins dans le plus bref délai
Autrement, personne ne dormira en paix
On n’a pas tué le président
On a aussi dessoudé, écœuré, lynché, culbuté
Buté, démantelé, massacré, voire démoralisé
Le pays qui reste fort, aguerri, tonitruant et puissant.