On l’a bousculé On l’a étouffé On l’a cinglé On l’a giflé On l’a flinglé On l’a aveuglé On l’a paralysé On l’a gaspillé On l’a torturé On l’a paralysé On l’a démembré On l’a annulé Ce n’est pas drôle Puisque la Patrie est presque folle Quels chocs! C’est trop! C’est trop ! C’est difficile de trouver les mots Puisqu’on ne meurt qu’une seule fois Pas deux fois, pas douze fois Qui sont les tueurs, les assaillants ? Oh ! Qu’ils sont méchants Malgré les différences Parfois on donne des chances On n’a pas tué le président On l’a bousillé On l’a assassiné On l’a poignardé On l’a saigné On l’a dégorgé On l’a crevé On l’a maltraité On l’a martyrisé On l’a trucidé On l’a carabiné On l’a achevé On l’a cadavéré C’est trop! C’est trop ! Quelle tristesse! On va chanter des messes Où sont les coupables, les criminels ? Tout homme est mortel Le peuple est immortel Et le pays vit sous un ciel Lugubre, sombre et abasourdi En face d’un homme si meurtri On a éliminé le messager Mais les messages sont assourdissants et sacrés On ne peut pas tuer un rêve Puisque là-haut, le soleil se lève Même quand il pleut Le firmament reste bleu Quand un homme trouve la mort Dans une telle affaire criminelle, l’humanité a tort On doit appréhender les assassins dans le plus bref délai Autrement, personne ne dormira en paix On n’a pas tué le président On a aussi dessoudé, écœuré, lynché, culbuté Buté, démantelé, massacré, voire démoralisé Le pays qui reste fort, aguerri, tonitruant et puissant.