On s’arrange, on part Puis, on dit au revoir Mais on ne quitte jamais le pays Les parents, les alliés et les amis On a les larmes aux yeux Et on prie le Grand Dieu Pour ceux qui restent Même pour ceux qu’on déteste On a le cœur gros Les langues sont alourdies par les mots On se sent faible et confus On se sent fou et fichu On a l’inconfort, le malaise On n’est pas du tout à l’aise On prie, on rêve et on espère Puisque les sœurs et les frères Sont restés derrière Quelle peine ! Quelles chimères ! On réfléchit au contenu des armoires On chérit le trésor des mémoires On ne quitte jamais le pays On ne quitte jamais Haïti On ne quitte jamais l’Algérie On ne quitte jamais Paris On ne quitte jamais la Tunisie On ne quitte jamais l’Afrique On ne quitte jamais les Amériques On ne quitte jamais les images On ne quitte jamais le paysage On ne quitte jamais le village Même à travers les âges On est poussière Et on ne laisse jamais la Terre On est devenu le pays C’est le corps qui s’en va et qui part Et qui retourne le soir Ce qui reste, c’est l’esprit Ce qui reste, c’est l’âme Au milieu des vacarmes On est maussade et émotionnel On ne sent plus le chaud du soleil On n’a pas de sommeil Et on devient irrationnel On ne laisse jamais le pays Puisqu’on pense toujours aux amis Aux alliés, aux membres de la famille Et à la beauté naturelle des petites villes.
P.S. Ce poème est basé sur ‘Ce Pays, Tu le Quittes’ écrit Peut-être par un Poète Libanais.