Sous votre frais ombrage, vert et sombre à la fois, J’aime allonger mon âme et pleurer quelquefois. Les larmes sèchent plus vite à l’abri de vos branches Elles savent atténuer les douleurs qui s’épanchent.
Les feuilles aussi se mêlent de savoir le chagrin Dont elles vont, sans querelle, délester le venin. Les mots s’envolent au vent, et livrent les histoires Bien trop lourdes à porter pour un seul grimoire.
Ainsi donc, au sortir de la verte contrée, La vie peut reverdir dans un cœur profané Et voir refleurir la douceur d’un été.
De vous arbres chéris, je me sens l’épousée ; J’ai cru avoir perdu jusqu’au goût du plaisir, Avant le mettre en terre, je l’ai vu ressurgir.