Banc baigné de soleil où personne ne s’arrête, Refuge d’une nuit, fumoir à cigarettes, Le passant s’y attarde pour y perdre du temps, Minutes et heures blêmes, s’installe le printemps.
J’observe, détachée, un ballet bien étrange : Celui-ci déménage, tandis que l’autre range ; Celle-ci s’étourdit au bruit du MP3, Et bientôt l’heure exacte sera 10 heures moins trois.
Le rideau de fer se déplie et si tout m’indiffère La vie poursuit son cours, ignorante des vers ; Vous m’êtes un refuge à ce piètre univers.
C’est de ce banc tout parisien que solitaire Je me noie : j’égare mes mots et mon regard ; Chacun des souffles de vos vies, forme mon art.