De la pluie j’entends glisser les doigts ténus Les faibles frôlements de petits pieds menus Et je vois les sillons que partout elle trace Cheminements rampants qui peu à peu s’effacent Elle passe elle froisse sa robe d’organdi Aux légers plis aux volants gansés fleuris Et elle erre fluette telle une enfant inquiète Sur les plages feuillues de cette fin d’été
Elle pleure et murmure et elle chante encor Persévérante et continuelle ses ritournelles En fredonnant elle piétine de plus belle Les sols marbrés de filets d’eau qui s’entrelacent Et qui érodent jusqu’à la mort Tout ce monde frileux du dehors
De place en place elle furète Elle s’affaire et fait sa quête De floraisons restées vivaces Ou de débris défunts brisés Les derniers soubresauts de l’été
A mes fenêtres en permanence Elle me signale sa présence Furtive intuitive et discrète Tantôt posant son pied léger Sur les gazons dépenaillés Ou pianotant de petits doigts nacrés Sur les rebords gris ébréchés Des dallages usés De l’escalier d’entrée