Pareil en mer à l'hirondelle au ciel Tu sillonnes les flots de ton corps fuselé Infatigable poursuivant d'une course éternelle Par l'écho des hélices, tout à coup captivé.
Tu apparais alors suivi de tous les tiens Jaillissant de l'abîme en bonds joyeux et courts, Luisant d'eau et d'embruns, un instant tu te tiens Suspendu dans les airs, le temps d'un muet bonjour
Rapide, précis, tantôt devant, tantôt derrière Le cortège musclé de dos ronds et bleutés Accompagne l'esquif comme le naufragé Messager de salut et de vertes contrées.
Mais trop souvent, hélas, l'homme ton ennemi Brutal indifférent de ta gaieté première Te capture et t'enferme en de pauvres réduits Où tu danses et bondit dans des flots de lumière.
Merveilleux compagnon que l'on chasse et détruit Prisonnier de filets, étouffé, poignardé, Dépecé, consommé, et à jamais maudit, Tu ne sauteras plus sur les vagues bleutées.