Les pires saisons, d’aussi loin qu’il m’en souvienne Furent ces hivers sans fin qui firent naître en moi La soif ardente d’une chaleur apaisante et humaine, Celle d’un feu de bois pour mon corps tremblant de froid.
Quand l’enfant, pieds et mains gelés, cœur brumeux, Rentre au foyer, comment se peut-il qu’une mère Ne puisse alléger d’une flamme cette vie de misère ? Et moi, tous les jours, je rêvais qu'elle allume un feu…
Je n’avais pour toute chaleur que celle d’une chandelle Pas même un chant d’elle, et au fond du lit blotti Jamais de feu pour moi dans la cheminée elle ne fit.
Son cruel destin l’a privée de toute étincelle… Aujourd’hui encore, la chaleur d’un feu j’espère Mais si seul au cœur de l’hiver, je désespère…