Blancheur floue des pavés, des arbres Parallèle de rails , Métal encaustiqué par le soleil du Nord Délavé par la pluie.
Esquisse des jours qui défilent A travers les vitres brouillées Qui regardent Un peu trop en arrière
Ne pas se pencher au dehors...
Un tramway, vert, toujours le même Avec ses publicités pour le chocolat Défilé d'enfants à la bouche gourmande Où coule une encre sucrée.
Sur la grille du jardinet Les pieds chaussés de semelles de bois s'y agrippent Pour voir mieux Et y balancer un corps léger de petite fille Grincement rythmé
Un chien aboie au loin les moineaux pépient Et la vie est douce Il y a juste un peu trop de silence Un rien de poids de solitude
Sirène Sursaut Appel d'un prénom encore neuf Vrombissements des avions encore invisibles
Il faut rentrer
Moue boudeuse.
On ne sait pas les flammes et la violence Seule l'absence a laissé sa trace Dans ces quatre ans de souvenirs.