Je t'habillais d'amour comme de nuées montagne ignorée. Sous ce linceul, esseulée je t'étreignais en offrande azurée de la terre jusqu'au au ciel. D'un presque rien de grâce mon âme fut brisée sur tes rochers et se répandit : libation d'une silhouette réconciliée en tous points de l'aube, avant que d'être dissipée en des reculées d'inamissible paix. En une coïncidence de souffles vivants tu fus portée par-dessus la houle des temps agités. Là, tu fus nourrie de vertiges en merveilles, âme éparpillée mais en tout unie. Métamorphose d'un ange défait, recourant à un secret oublié : au-delà est en-deçà d'ici bas, le plus élevé n'est que le plus intérieur, le plus intérieur est plus qu'antérieur où le Rien se crée créateur.
Je te dévêtirai ô mon âme, jusqu'au plus clair de l'ombre où cœur de ravins et montagnes m'oublient enfin jusqu'à ce crépuscule qui s'éteint en silence.