Dors bateau, prends ton repos. Ferme tes yeux au soleil Au soleil qui te nargue, au soleil qui s'echappe toujours. Ferme tes oreilles au vent, Au vent sifflant les histoires de l'horizon, N'ecoute pas sa voix douce, elle sait se faire violente. Laisse-toi recouvrir par cet hiver qui t'assaille. Oublie le ciel, oublie le large. Laisse la Terre te prendre et te garder.
Dormez bateaux, les uns contre les autres, N'essayez pas de vous souvenir. Quand on se souvient, on a mal. Le monde est grand, Les bateaux sont petits, et ne font que passer. J'ai envie de neige, de froid et d'obscurite maintenant. J'ai envie d'un hiver qui ne finira pas. J'ai envie de vous casser les jambes, sales bateaux. Puissiez-vous geler et ne jamais vous reveiller Vous, votre vie, votre printemps, Vous me donnez mal au coeur.
Vous etes beaux, vous etes fatigues. Retournez-vous, Ne vous en faites pas, oubliez, Souriez. Et la mer n'aura jamais vos vieux os.
