Je suis né sur du sable chaud Août caniculaire du sud est De l’ombre à gogo Des mains festives Qui me portent vers les cieux Je suis né prés des étoiles Sur le toit on me berce Berceuse triste de chant amazigh Je suis né sur une couverture moite Dans une pièce close Sans fenêtre Sans lueur Sans magie Mais vivante D’odeurs et de paroles De fumée noire et suie sur les murs Et de chats Dans une cité caserne Isolée dans l’isolement Agrémenté de dépotoir Prés de la tour de guet Un paysage lunaire Sur la frontière imaginaire Où mène un sentier de dromadaires
La flûte du guérisseur déchire le silence de la masure Une masse blanche gisant sur terre Ma mère souffrante En quête de miracle Habillée de linceul L’enfant aux yeux jaunes est là Adulé et pensif Le vide lui appartient Au loin mon père qui nettoie le fusil Fier de son animalité Mélange d’effluves du dépotoir Et narcissisme béat Crâne rasé Regard et point d’acier Yeux de feu Verbe dénonciateur Orateur de la vertu Imbu de la vérité sublime Arrachant la survie aux dents de la guerre Continuellement en situation Philosophe analphabète Révolutionnant la folie des ait bassou ou hsssain Des hommes fiers en lambeaux Des femmes acariâtres et rebelles Misère et chagrin Nerfs à fleurs de peau Cris et pleurs de douleur Cris de colère Cris de vengeance Pleurs émotifs On mit le corps dans le palanquin Pleuré par les femmes du village Qui envahissent la rue Pour lui rendre un dernier hommage Les hommes ne versent pas de larmes