Ne font même pas semblant Chez nous on oublie vite les morts On replonge dans la fatuité Et dans l’absurdité du langage Qui fait fi des psalmodies funèbres Et les proches du mort Qui marchandent les pains de sucre Avec l’épicier du coin Pour arrondir la fin du mois Et envoyer au diable L’âme du défunt
Mon regard demeure absent Il refuse la visibilité Et replonge dans le vide Une journée de deuil Une seule Pour ajourner ma tristesse Pour décupler l’ardeur de mes pleurs Lieu de pèlerinage De recueillement Où m’envahit l’hystérie d’un instant Sur la stèle et à même la tombe D’une des étoiles D’un des géants de mon monde Fait de silence et de regards Sur le vide Sur les ténèbres Bercé dans les nuages célestes Ses ossements à agoumad Me déchirent encore les yeux