Oasis lit douillet Point vert dans le désert Et un nerf soufflant la vie Majestueux Nil boueux Oued Gheris Grondant des jours durant Charriant bêtes et branches Et des humains raflés aux confins amont Tadighoust, maggamane Et un jour Au petit matin Dans un décor de pierraille et de boue Fond ocre éclairé par un soleil timide Les gherissois de tarmast et autres Accourent au chevet du pont Dans une joie mystique Le soir, l’agonie des humbles est à l’affût Le bruit de poutres qui s’écrasent Les murs délabrés pleurent Et nous supplient de déguerpir Et oublier la fosse urinoir Faîte pour les mâles Au milieu de la masure qui agonise Les morts pleurés et oubliés Les grandes pluies effacent le chagrin de surface Et attisent les malheurs profonds du pisé Béton heureux Narguant le pisé triste et rafistolé Mais digne comme nos ancêtres Bâtisseurs d’Ighrem Fief de la contestation Et de la fierté Igoulmimn Kasbah de l’ombre et des palabres