Connais-tu les nausées et la misère Qui bercent tes réveils arrachés ? La colère qui perce ton cœur austère ? Et les plaies qui ravagent tes pensées ?
Toi qui broies le noir, en fais ton carburant, C'est ton soleil et ton opium stupéfiants. Dans la lumière tu agonises lentement : "Restes à l'ombre, tu vivras plus longtemps".
Toi qui es resté seul, effondré, Que les remords, la nostalgie, le passé Ont détruit et broyé, en pièces rendu, Tu te souviendras du regard perdu.
Même cette noirceur au fond de tes yeux, N'est qu'éphémère, et tu quitteras le bleu Pour revenir à cette rouge chaleur dense A cette force qu'ils transportent en silence.
A toi lecteur, qui n'as pas ta dose, Prends ton manteau, retrouves ton interdit Et braves les limites à l'horizon, oses, Ne meurtris qu'une chose : ta maladie.
