Oui, que chacun m’écoute esprits dociles, cœurs gentils, demi-dieux sans royaumes, aux yeux menaçants et dissimulés sous les sourcils, berceuses Dryades au milieu de mélodieuses prophéties et vastes mers qui se dissolvent dans le silence comme le plus large linceul. Je crains de ne pouvoir vous adresser mon tendre adieu avec gaîté. Il est trop tard pour déranger la grâce et la faveur du ciel et discerner cette minute oubliée depuis bien longtemps. Faisant un signe plaintif qui ressemble à un adieu - du moins pour moi - je fondrai comme un torrent gelé du haut de l’Olympe pour échapper dans les régions inexplorées de mon esprit, édifiant mon temple de plaisir, mon unique demeure de poète auprès d’une fontaine inépuisable, guettée par une éblouissante lueur consolatrice d’un Avenir Inconnu.