Mon esprit vagabond accompagné d’un doux luth, bouillonne d’une étrange puissance entonnant un refrain heureux sans penser au jour fatal. Oui, j’ai cueilli toute ma vie des joyeuses fleurs, des pervenches, des ronces et des roses sauvages. Et l’enchantement du printemps disparaît maintenant sous les fruits de l’automne avec une tristesse musicale. Et pourtant je m’efforce de rester dans l’amoureuse obscurité, tenant tête au courant et presque fou de penser au frémissant orgueil qui m’accompagne. Inconnu de tous, voire même des oreilles oisives, à l’abri de mon luth instrument de torture qui me broie lentement dans ma couarde lutte.