Miraculeux le bruit de l’eau vive qui s’échappe des profondeurs minérales et s’émeut toujours comme joie régulière d’âme. Miraculeux l’oiseau qui boit à cris de mille becs et qui après chaque gorgée lève la tête pour remercier la plénitude du ciel. Miraculeux les troupeaux qui naseaux secs à coups de sabots, de griffes et de peines transmettent leurs empreintes dans la mémoire ouverte et vaste des gouttes. Miraculeux l’arbre, l’épi de blé et le trèfle qui dignes et fiers réclament la fraîcheur ardente des racines. Miraculeux aussi l’enfant aux yeux couleur de source qui intuitivement écoute troublé et étonné les mille grands reproches plaintifs de l’eau à boire de demain.