Ne m’appelez pas, c’est inutile… Comme Dieu je ne vous entendrai pas! J’ai déjà décroché le téléphone Et tourné le bouton de la radio Pour ne plus me tourmenter Avec vos questions. Je sais, vous auriez trop peur De me perdre tout de bon. Mais que faire, ici dans ma chambre Mon âme me fait mal, Me piétine, me tue Et me livre à la poésie Et ne sait le pourquoi.
Ne m’appelez pas, c’est inutile… Il est minuit et la nuit s’est couchée. J’ai déjà cadenassé la porte à contre-courant. Ici, les poèmes ouvrent mon chemin Pendant que la lumière de la lampe S’implante solidement dans ma chambre.
Ne m’appelez pas, c’est inutile… Dans ma chambre appelée demeure, Je tremble en attendrissant mes doutes Et je creuse la mort au voisinage de la solitude Pendant que l’espace se resserre Sous la patience de la lampe.
Ne m’appelez pas, c’est inutile… Comme Dieu je ne vous entendrai pas. J’ai peur de la lumière dans la maison Et des affections ascendantes sans souvenir. Sous mes pas, le plancher a un aspect étrange. Ici un trou, là une bosse Et ailleurs il manque une planche…
Ne m’appelez pas, c’est inutile… Depuis longtemps, j’ai décroché le téléphone Et tourné le bouton de la radio. Au fond de moi la lumière de la lampe Dévoile ses paupières endormies Et mon âme s’est déjà défigurée Sur la pointe de mon stylo. Elle poursuit sa course habituelle à travers mes jours et mes nuits…
Ne m’appelez pas, c’est inutile…
Extrait de mon recueil HYPOCRAS ISBN:978-960-92580-3-6