Un jour comme n’importe quel autre Où le miroir brisé ébrèche ton identité Où tes tempes sentent le jasmin
Un jour où le temps N’a pas le temps de compter ses pas Où les oiseaux cachent leur éternité sous leurs ailes Où tes cendres s’installent Aux racines d’un feu sans fumée
Un jour où des mains de la mort Glissent tous les anneaux Aux masques d’argent
Un jour où les croix deviennent Des signes d’interrogation Tout comme ce bossu Que seul l’oubli tient encore en vie
Un jour où plus rien ne compte Le même poème avec des vers pour tromper l’inertie Les mêmes conseils platoniques Les mêmes guerres avec des petits soldats de plomb Les mêmes larmes jaillies de la cire
Un jour où tu te demandes Si le péché n’est pas le fait de pécher Si tu choisis la route la plus facile Si tu t’enchaînes à un faux destin Si tu écris le poème de la souffrance sans limites
Un jour où tu ne sais pas Pourquoi les pensées ne s’arrêtent pas un instant Pourquoi il doit exister un changement
Un jour où rester en place Sous un arbre imaginaire Peut t’amener l’univers dans la paume
Un jour où Le plasma a la plus haute résolution Un jour où le Styx Jaillira d’une seule entaille de tes veines Et la mort ne te dira plus Je veux paresser ce n’est pas l’heure Que tu meures