C`est un jour où la poésie attend Dans une station de métro, dans l’autobus Dans une voiture restée en panne, sur un banc du parc Près de la fontaine publique, dans le Vieux Port à la basilique Notre Dame C`est un jour où la poésie attend Pour partager un petit repas avec un poète affamé Venu de loin, de très loin C`est un jour où la poésie attend Sous un parapluie En regardant vers les coulisses d’un orage Vers la forêt des pensées C’est un jour, c’est une nuit quittée par les rêves C’est l’erreur d’hier C’est un adieu sans mots Des gants élégants et fins Comme la peau d’un animal mort Je suis parti, je suis parti, je suis parti N’arrête pas cette vague qui monte Comme un tsunami et coule Dans mes veines Regarde, lis, ne touche à rien Sans aucun verdict, sans me dire Ce qu`est le bien ou le mal C’est moi le dieu de mes mots C’est moi la croix de ma tombe C’est moi la politique de mon coeur C’est moi la monarchie absolue de mes pensées Et et et C’est un jour où se construit une maison Dans l’arbre de ma vie J’ai les mains froides C’est un jour où la statue de marbre Veut quitter l’homme Je suis parti, je suis parti, je suis parti Ne parle pas à mon ombre Ne casse pas ton miroir Ne jette pas les débris Ni les trente pièces d’argent Pour me frapper, juste pour me frapper J’appartiens à tous et à personne Il n’y a pas de prix pour mon âme Et et et C’est un jour où la poésie attend son poète Qui parle une langue, une autre langue Et lui demande Toi, l’étranger, d’où viens-tu ?