Une forme indécise naissait, pétrie d’idéal rouge et de tendresse bleue Glaise malléable qu’étant la main qui la façonnerait. Les mois passèrent…….les années. Près du chevalet : j’attendais Godot . Dans ce café près de l’avenue Bosquet, un lundi insignifiant comme un jour de calendrier, Je l’ai sentie près de moi , avant même de la voir. J’ai reconnu son odeur pour l’avoir effleurée tant de fois La volupté nageait dans l’air , papillon nocturne apeuré Si j’ai baissé les paupières ce n’est pas par pudeur, mais par peur : le jour dénude le rêve. Nos yeux se mélangèrent. Et j’ai peint un rouge rose , un bleu vert , chaque rencontre précisait un trait , une ombre , un geste ,une parole . Je t’avais voulu oiseau gigantesque. Quand un mouvement maladroit vint bouleverser l’harmonie Du pastel . Tu gisais ,disloqué, sur la toile de la réalité . Oiseau empaillé à l’œil mort du quotidien Alors je t’ai détruit avec passion , t’ayant bâti avec ardeur . Ce matin , je t’ai retrouvé si petit ,si petit volatile déplumé dans ma main , j’ai eu pitié , va …… Je te rends ta liberté.