Je vis mon existence Agenouillée à l’intérieur de moi-même N’ayant aucun élément Pour exulter La source coule indifférente et limpide Parmi la végétation des habitudes Pourtant Si une main en ouvrait l’écluse Il jaillirait un torrent Déracinant tout un passé de tâtonnements Inondant ces champs que barricade ma solitude Si un visage Plongeait au delà de la surface lisse de son miroir Jusqu’au ventre de ses tourbillons Il découvrirait alors des cités interdites Ou brulent des arbres de flamme En des chapelles de glace Où le ciel s’ouvre comme une plaie Égrenant un chapelet vivant . Mais les mains déshabillent en vain mon corps Les paroles ne servent que d’engrais à mes souvenirs Et la mesquinerie de tremplin à ma vanité Toutes les barques vont à la dérive Pas même un rictus de dégoût Ne plisse la transparence de la source Elle s’en fout .