Celui qui me ressemble S’est peut-être égaré derrière une affiche Je passe mon temps À décoller des affiches Mais la Pierre est dure Et déchire l’aube. Mes matins sont blessures. Qui a dit qu’on pouvait aimer son contraire ? Les loups s’accouplent avec les louves Les brebis avec les brebis , Et si parfois un loup Contemple une brebis Cela ,croyez-moi, N’est point de la passion Seulement de l’appétit. J’ai eu maints appétits Sans connaître la passion . Où est-il celui qui me ressemble Certains soirs où le cafard embrume le cerveau J’ai cru l’apercevoir, riant au fond d’un verre En ai-je vidé des bouteilles pour que subsiste le mirage Me suis-je égarée dans le désert des visages Pour un reflet Que le soleil dissipait à l’aurore. Et tout ce sable qui me collait à la peau Et toute cette peau qui s’accrochait au rivage , Seul le miroir est fidèle à l’image. Narcisse avait raison .