Le vent criait sous ma peau nue La caresse insoutenable Pendant que la mer mutilait son rire Contre la larme du Rocher Violent, zébré de rouge , Le ciel descendait vers moi Immobile et nue, j’attendais sur la grève Mes sens embrasés se multipliaient dans le sable Il arrivait du fond de l’horizon Ses pas faisaient trembler les nuages Sa main de géant écrasait la cime des arbres Et la mer avortait des poissons morts . Immobile et nue ,j’attendais sur la grève. Il me faut la passion folle d’éléments déchaînés Il me faut des déchirements de nerfs torturés Des vagues de sang en des champs de blé Des soupirs qui hurlent Des yeux qui décapitent Des doigts qui me fouillent jusqu’au cœur Jusqu’au tripes. Immobile et nue, il m’a prise sur la grève Et le ciel s’est renversé Le sel s’est renversé sur la table Dans le visage effrayé Du matin. J’ai regroupé mes chairs éparpillées par la plage Remis en place mes yeux A l’abri des dunes. Aucun détail ne fût oublié Je me recollais même ce sourire figé Afin de me ressembler Afin de vous ressembler Immobile et nue je voyais sur la grève S’enfuir l’orage érotique Avec cette pâleur lasse Qu’on les amants après l’amour