J'ai laissé, loin de moi, à l'abri des montagnes Un village blotti au milieu des coteaux, La brise du matin, les fleurs de la campagne Et le grand mimosa où nichent les oiseaux…
J'ai laissé, quelque part, souffler la Tramontane Emportant les saisons, emportant les soupirs, Une petite place une allée de platanes Les rêves, les chagrins, et tous les souvenirs…
J'ai laissé ma maison, j'ai laissé ma jeunesse, Mais il m'arrive encore au profond de l'hiver D'entendre, comme avant, à travers l'ombre épaisse L'écho d'une sardane ou le chant de la mer.