Es tu souffrant charmant gardien ? Moi qui attend de tes nouvelles en vain Remet toi vite afin que mon esprit ne s'abîme À ne plus te savoir veiller sur mes rimes.
J’aimais t’imaginer sérieux lisant nos vers Nous poètes d’un jour te confiant notre âme Au travers des mots à l’endroit, à l’envers Etrangement : un jour comédie, l’autre drame.
J’aimais attendre un rien fébrile ton aval Pensant qu’ainsi mes écrits prenaient enfin vie Tu es le complice de mes mots sans en être le rival Te savoir ami, de continuer à rimer me donna l’envie.
Etaler ses états d’âme sans pudeur est une mode Dire ses faiblesses n’est possible que si l’on si complait Les combattre par l’esprit et les mots semble commode Et pourtant c’est un dur labeur qui parfois déplait.
J’aimais te savoir sans un mot complice avec délice Puisque après tout, tu n’es qu’une ombre qui se glisse Entre mes mots et mes maux le temps d’un jugement Qui n’a pas loin s’en faut, la valeur d’un serment.
O gardien anonyme, éthéré, angélique et sans visage Toi qui par essence n’est qu’un juge sans sentence Puisses tu enfin de nouveau lire mes mots sans ombrage Et me donner encore ton avis en ami comme en sage.