Il est le lit bleuté de la montagne Un berceau entouré de châtaigners Jonché de pierres au tranchant qui saigne Il est ce nid calme et douillet de la forêt.
Il abrite en son antre un nommé Bayard Ancien village par le progrès condamné Où jouaient les enfants parfois braillards Il y a bien longtemps, aux siècles derniers
Ses rives ont pourtant retrouvées ces chants Ces rires et la compagnie de petits chenapans Ils ne sont plus voleurs de pommes s’enfuyant Devant, de ce pays aride, les vieux paysans.
L’été le vent danse dans quelques voiles colorées Les bateaux jouent sur une onde par eux ridée Petits et grands courageux mouillent leurs pieds Dans cette eau descendue des hauts sommets.
Je l’avais depuis bien longtemps oublié Ce lac où mon enfance s’est souvent baignée Je le retrouve avec une émotion empruntée De l’adulte qui revisite enfin son passé.