Petit village de mon enfance Où j’ai passé mes vacances Petit cloche merle provincial Au doux accent de cigales
Je me souviens de mes vieilles tantes L’Adrienne, la belote et un chat dilettante Le Georges, une gauloise et un sourire bon L’Alphonsine, un petit café et un bonbon
Le village est toujours là au creux d’une vallée Mes tantes au fil des années s’en sont allées Triste nostalgie de leur présence bavarde Des potins dont elles n’étaient pas avares
Qui sera là pour nous dire ce que fait le boulanger ? Qui nous parlera des frasques de monsieur le curé ? La mémoire vive du village s’en est allée Avec ces vieilles à la langue pendue et aiguisée
Elles restent en nos cœurs et souvenirs En descendant vers la place sans ravir Elles en sont à jamais parties, nos désuètes aînées La place est toujours là mais son âme s’en est allée.