J’étais encore une enfant quand un jour mes parents Découvrirent le temps d’un mois que j’étais malade L’univers hospitalier s’ouvrit à nous sans paravent Je subis examen sur examen, à huit ans, curieuse ballade
La promenade sans but ni diagnostique dura un an Les médecins me trouvant les pires raretés introuvables Jusqu’à ce que mon chemin croise au hasard un débutant Soudain le mal fut nommé bien qu’il semblait impensable.
Je pris mes quartiers dans un lieu convivial, accueillant Un hôpital qui tenait compte de la sensibilité de l’enfant Nous étions une bande de joyeux drilles remuants Nous fîmes les quatre cents coups au grand dam des soignants
Il est des jours où je chassais mes parents juste pour jouer Avec les autres enfants tant nous étions amis et complices Si l’état de l’un se dégradait, nous étions à ses cotés Nous l’englobions dans nos jeux, c'était acquis d'office
S’il disparaissait, nous étions certes un peu tristes La mort était si abstraite que nous n’avions nulle peur Nous savions qu’elle pouvait interrompre le jeu de piste Une séparation était possible, terrible mais sans stupeur
De ce lieu qui m'accueillit je garde des souvenirs émus J’ai croisé au hasard à huit ans la douleur sans affliction Un hôpital humain nous a été offert, le séjour fut vécu Avec courage, gaîté, dynamisme, volonté, détermination.
Ces mois sont gravés à tout jamais dans mes souvenirs J’ai par la suite soigné des enfants malades du cœur Je savais que ce qui me fut offert je devais l’offrir Qu’un sourire d’enfant est un incommensurable bonheur