L'instant parait intemporel Il est pourtant bien réel Soudain disparait toute querelle C'est le ciel de la marelle
Les mots sont maintenant inutiles Seuls les yeux semblent habiles Ce que les mains à l'instant mobiles Ne savent plus traduire les malhabiles
L'âme de l'autre le dit un rien loquace On y lit une fabuleuse et indicible audace Loin enfin de tous les rapaces Soudain la vérité se met en place.
D'un coup on en devient vorace Car l'instant, on le sait , est fugace Bien qu'on le sente,là, si tenace Il est avant tout d'une divine grâce
Il est d'une infinie tendresse Qui conduirait à la faiblesse De se laisser bercer avec paresse Par cette douce et délicieuse caresse
Il n'existe plus que ce regard d'amour On se noit à loisir dans ces contours Il semble pouvoir durer toujours Mais peu importe, l'essentiel est ce jour.