Village de mon enfance soudain retrouvé Je te regagne après de bien longues années Comme il est bon de se promener en son passé De revenir flâner en ces moments bien aimés.
Tes ruelles je parcours au gré de mes souvenirs Je les aime pour leur sobre et sereine beauté Force m’est de constater qu’enfin revenir Me permet en ces jours confus de me ressourcer.
Quel plaisir de sentir à nouveau ce silence céleste A l’ombre des hautes bâtisses toutes de pierre Couvertes de lauzes centenaires et modestes Qui chaque jour laisse le temps loin derrière.
Que de vacances heureuses passées en ton sein Le plaisir des quatre cents coups avec les copains Nous les vilains et affreux petits parisiens Qui venions respirer notre bol d’air sain.
Nous aimions chaque année revenir courir Dans tes rues, ta forêt, ta montagnette Pour nous créer au gré des années, souvenirs D’un été, d’un ami, d’une première cigarette.
Presque dix ans ont passé depuis ma dernière escapade Les senteurs, les odeurs sont pourtant bien présentes Le chant des grillons, un ver luisant sur une palissade Un ciel étoilé, une fontaine à l’eau fraîche et courante.
Aujourd’hui, je fête ma dernière cigarette avec fierté Le temps s’est écoulé, ma vie se déroule jour après jour Mais tu resteras dans ma mémoire à tout jamais En mon cœur, tu me fais rester cet enfant pour toujours.