Ce noir qui, Sans crier gare, Envahit, grandit, colonialise Je m’y égare Je m’y vautre et m’enlise Je le connais Je le reconnais Désespérée Quasi dévorée Dans ce Noir absolu Pas d’issue Je lui ai donné un nom MELANCOLIE Descente sans fond Plus d’envie Plus d’allant Bras ballants
Succession de petits bonheurs Et de grands malheurs Alternance de tristesse Et de fade joliesse Dans l’indifférence Et l’errance
J’ai peur J’ai peur du noir D’un horizon blafard Sans gout ni saveur
Pourtant, un jour Je l’ai vaincu Compte à rebours Peu convaincue Après la pluie Le beau temps Ce qu’il a détruit Je l’ai donné en offrande Aux vents d’autan Parce qu’à près l’hiver Vient le printemps Immuable vers
Hélas ce soir Il reprend le pouvoir
Me voilà chancelante Triste brimbalante Craignant son retour Au coin d’un détour
Plus de force Puits sans fond Il brise l’écorce Accédant au tréfonds