Un instant a suffi Un petit rien d'oubli Pour que notre moineau Nous laisse le coeur gros. Ce tout petit oiseau Tombé du nid, si haut Avait trouvé l'abri Chez nous. Mais c'est fini...
A force de patience Contre toute espérance Il apprit à voler A boire, à picorer. Son oeil nous a fixés Plein de curiosité Nous aimions sa présence Comme un reste d'enfance.
Mais un oiseau sauvage Ne tient pas en cage Le chien... Ou qui au monde? D'un coup de patte ronde L'a tué... Sa patte ronde Tout juste une seconde! Oh! quelle folle rage... La peur sur nos visages!
Car ce manque de soin Cette seconde enfin Nous ne pouvions l'oter La rayer, l'enlever. Nous avions oublié La fragile beauté De la vie... Le chagrin Seul reste. On n'y peut rien.