Avec la patiente douceur d’une mère attentive Avec la complicité d’un soeur taquine Et la tendresse d’une femme amoureuse Tu as soufflé sur mes plaies vaines et frivoles J’étais la poussière et le sable, Tu as été la lumière et l’étoile. J’étais misérable, Tu m’as fait sentier, chemin, passage. J’étais devenu forteresse, Tu es devenu ventre de délivrance. J’étais un puits sans fond, Tu m’as offert ta margelle. Je n’étais plus qu’un désert, Tu m’as faite royaume. Je n'étais plus qu'une friche, Tu es devenu patient jardinier. Je n’étais qu’un silence Tu m’as fais symphonie. Tu m’as offert tes mots pour nourrir ma parole Et tes incantations pour guider mes prières. Tu es cette voix fauve blanchie de ferveur exaltée, incandes Tu es un orage, un tourbillon enluminé d’innocence égarée. J’étais la poussière et le sable Et ton vent a soufflé pour disperser mes cendres, Et je devins nuage poussé par ton absence. Et je devins un ciel aux reflets mauves de l’aurore