Ce qui nous terni et nous affaibli Ce n’est pas les chants de ces enfants Ce qui encense notre mélancolie C’est ces pleurs, ces tristesses du temps.
Le charnier, c’est nos visages sans sommeil Qui rient dans des linceuls de sang De fraude, d’iniquité, de honte sans soleil De mort, de rêves brisés, de désespoirs dans nos rangs.
Le charnier, c’est pas une vieille cave Qu’on retire pour servir du bon champagne Encore moins ce fruit qu’on nomme betterave Qui donne du sang, du vin comme Compiègne.
Dans cette bourse qu’on retrouve après fouille Il y a de l’argent en or qui fait sa ballade Cette ballade, c’est nos os tremblants qu’on cafouille Pour éviter la désolation. C’est la merde.
Des vies, des chairs humaines, des souvenirs Enfouis, mêlés, mélangés d’asticots et de fange Des peuples, des nations, dieux, coupés d’avenirs Brisés Vlan, déchus pan comme de mauvais anges.
On a beau refuser de reconnaître ces os tremblants Le charnier, c’est des couches baignées de larmes Le charnier, c’est des sépulcres accueillants Le charnier, c’est nos lits arrosés de pleurs, sans âme.
Avec l’aube qui naît dans nos rêves qui pèsent Comme des soleils, des roses sans grève Nos cœurs oublient ces moments de braise Et tissent nos avenirs plein d’espérance , de rêve.