Nomade malgré toi, tu fais des mots ta tente Au firmament lustré de ton désert patient. Le monde dans sa nuit rattrape ta nuit blonde. Ta plume est ton radeau. Nage jusqu’à la page ! Tu changeras parfois de table et d’appétit. « Rétrospectivement » est l’ingrédient de base, Ton plat de résistance, ton plaisir du palais, Cerise au gâteau de ta mémoigination, Tel le mouchoir brodé pour un ultime adieu Ou le nid réchauffant les oiseaux du Bon Dieu.
Ecosser les petits pois de la langue Des mots verts appétissants résonnent Aux quatre coins du palais, vibrent Aux confins des lèvres. Ils pétrissent la légende sous des dents laborieuses A l’envi. Des mots/trouvailles pour l’ex-enfant dérouté. Les cueillir goulûment, des pétales d’âme insatiable. Les fixer à l’aide d’épingles quand tout passe Tout autour. Ton corps range ses voiles, le vent n’est plus en poupe. Mais ta nacelle opale arbore encore son nom « Quête », écrit avec des pleins et des déliés. Elle fend la mer du Sens l’aspergeant d’eau bénite Avec l’espoir de vaincre l’opacité des choses, Osant aller parfois en deux sens interdits, Pensant bien à l’anniversaire de ta mort Et que cette dernière aura plutôt vécu. Naïf qui tiens à croire ton vase en terre cuite Capable de briser la fluidité du Fleuve. Seul le parfum des mots sera ton aile bistre Sur le lac Poïein un moment agité. Ton Eveil serait-il sentinelle figée A l’entrée du Désespoir un peu trop sensé, Désespoir sans dégoût, Celui du jour d’après ?