La corde du pendu apporte du bonheur, Du moins c'est ce qu'on dit dans le milieu fermé, Faut-il que le pendu ait connu du malheur Pour sacrifier sa vie devant l'adversité.
A flotter dans les airs avec les pieds qui pendent Le corps supplicié interpelle la foule De badauds attroupés et qui déjà répandent Que pour agir ainsi il faut perdre la boule.
Les yeux exorbités, il tire encore la langue A ce monde pervers qui l'a tant fait souffrir, A cette humanité qui l'a laissé exsangue Sans prononcer un mot qui put le soutenir.
Chacun quémande alors son petit bout de corde Qui lui procurera sans doute de la chance, Quant au pendu, ma foi, que le ciel lui accorde La paix qu'il n'a pas eue avant sa délivrance.