Il arrive que, parfois, perdu dans mes pensées Je laisse mon esprit vagabonder vers toi, C'est alors, qu'en mon cœur, jaillissent des idées Soulevant la question : que serais-je sans toi ?
Nous avons tant connu de joies et d'espérances, Faisant mille projets sur l'avenir lointain ; Mais, dans le même temps, nous eûmes des souffrances Où tout notre horizon devenait incertain.
Il est vrai que, sans toi, j'aurais laissé l'espoir Disparaître, emporté sous les assauts des vents, Pour toi, il m'incombait de remplir mon devoir En paraissant plus fort que l'étaient ces tourments.
J'ai puisé, grâce à toi, la force nécessaire Pour contrer le destin qui sur nous s'acharnait, Nous eûmes à combattre un très rude adversaire Qui nous voulait du mal sans qu'on lui ai rien fait.
J'ai passé tant de nuits à pleurer en silence Avec la faim au ventre et le froid dans les os, Toi tu ne disais rien et avec innocence Tu me considérais un peu comme un héros.
Le poète, à tes yeux, était un super-homme, Un artiste incompris qui se donnait du mal Lorsque je me voyais comme un curieux bonhomme Faisant rimer les mots sur un air triomphal.
C'est grâce à ta ferveur que j'ai pu parvenir A conserver ma plume jusques à aujourd'hui, Ton aide, ton appui, m'ont poussé à finir Cette œuvre commencée qui n'était qu'un défi.
Je dois donc t'assurer de ma reconnaissance, Pour avoir su chasser cet affreux désarroi Qui glissait dans mon cœur un aveu d'impuissance. C'est pourquoi je me dis : que serais-je sans toi ?