Je me sens triste et seul, malheureux, incompris, Perdu sur une terre où rien ne semble humain, Les races dominantes étalent leur mépris Et s'exploitent entre elles affichant leur dédain.
Tout est perversité chez l'homme, cette bête Avide, mais aussi, hypocrite, sournoise ; Il se vante d'avoir une bien grosse tête Dont il se veut si fier que sans cesse il pavoise.
S'il avait un semblant de grandeur, de sagesse, Il porterait sur lui le fardeau du malheur Mais il est loin d'avoir une once de finesse Qui puisse lui ouvrir les portes de son cœur.
Il ne veut regarder l'intérieur de lui-même Pour occulter le fond de sa propre conscience, Est-ce qu'il aurait peur que lui pose un problème L'image de son âme en pleine déchéance ?
Plutôt que d'affronter la vérité profonde, Si cruelle soit-elle, entachée de noirceur, Il aime mieux laisser son âme moribonde Descendre lentement au niveau inférieur.
Lui seul a fait son choix, en toute liberté, C'est volontairement qu'il prend la décision D'opter pour le chemin de la facilité Plutôt que d'écouter la voix de la raison.
Il devra donc un jour, aux temps de la récolte, Se contenter de fruits qui paraîtront amers, Il aura beau gémir, ses élans de révolte Iront se disperser dans l'antre des enfers.