Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa vodka Ni son vin ni sa bière Et quand il voit Fermer son bar son coeur est en émoi Et quand il croit serrer son bonheur il le boit Sa vie est un étrange et douloureux tracas Il n’y a pas d’alcool heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans guerre Qu’on avait recrutés pour un autre festin A quoi bon s’abstenir de se miner matin Eux qu’on retrouve au soir enivrés et hautains Sur mon ardoise Civil et servez moi un verre Il n’y a pas d’alcool heureux
Mon beau digo mon apéro ma déchirure Je te porte dans moi comme un chasseur bourré Et ceux-là sans savoir sont prêts à nous tirer Répétant après moi mes propos insensés Et qui sous tes effets tout aussitôt moururent Il n’y a pas d’alcool heureux
Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans le noir nos âmes prises de boisson Ce qu’il faut de labeur pour beugler sa chanson Ce qu’il faut de vomi laché sur le paillasson Ce qu’il faut de migraines pour une vie de fêtard Il n’y a pas d’alcool heureux
Il n’y a pas d’alcool qui ne soit à douleur Il n’y a pas d’alcool dont on ne soit cassé Il n’y a pas d’alcool dont on ne soit blessé Et pas plus que de toi l’alcool du délaissé Il n’y a pas d’alcool qui ne vive de pleurs Il n’y a pas d’alcool heureux Mais c’est mon bonheur de boire pour deux