Le Premier Poète N'avait pas de Nom Il attrapait les nuages Dans le contour d'un son Et leur mouvement... Dans le vibrato d'un Verbe (Qu’il trouva, par hasard, Dans l'herbe...)
Faisant ainsi naître Mystérieuse, la première rime Cette musique dans laquelle Les mots s'expriment Dans cette joie sublime Comme venue d'ailleurs…
Le Premier Poète Aurait dit...à ces fleurs (Qui lui parlaient silencieuses Dans leurs ronds contours) Sans ces mots – Merveilleux Qui lui dansent depuis, tout autour Papillons hébétés...
Le Premier Poète Comme il n'avait pas de Nom Il laissa son poème A « l'abandon… » Il laissa le Soleil là-haut, dans le Ciel… La Lune à la nuit, Les abeilles au miel Les feuilles dans les arbres Et tout ce qu'il créa En un jour, ou sept, ou plus Qui saura...
Car le Premier Poète Dont le Nom ne se dit… Il devint... son poème Le seul Poème qui Vit !
Que depuis il n’arrête d’écrire Silencieux En parlant sans mots (Vibrant derrière eux) Dessinant ce Monde Dans ses moindres contours
En laissant les poètes (dans leur grande joie) De parler… D’écrire Ou de vivre la foi de L’Amour Du Soleil, de la Lune, Et faisant des mélanges de rimes, De tours de magie Symphonies anonymes – Invisibles Pour celui qui ne Voit Qui ne Vit…
Le Premier Poète N’avait pas de Nom Il était dans le Verbe Cette Voyelle, premier son… Une musique silencieuse Que personne n’entendait… C’est pour entendre son écho Que le Monde Fut créé…
Son but, ultime, était ainsi : De faire naître ces poètes Et leurs (petites) Poésies…
Le Premier Poète Est toujours là A sourire de nos peines De Le Voir… ! Pourtant Il suffit de fermer les yeux Silencieux, un moment
Et derrière chaque Poème C’est son Cœur Qu’on entend …