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Jacques AADLOV-DEVERS

140 - Ce soir on marche sur la Lune

Ce soir on marche sur la Lune
C’ n’est pas une blague, c’est promis !
C’est un secret de ma Grand-mère…
L’envol dans une… « p’tite Poésie»

Quoi ? Vous rigolez… impies !
Attendez au moins pour voir
Pour sur que cette vieillerie…
Avait des ailles ! Quand chaque soir

Grand-mère sortait sa poésie
Doublée souvent d’une belle histoire…

Je voyais ses Chevaux en Flamme
Tournaient en ronde, dans le dortoir
C’était une sorte de… charrette
Plus forte que les O.V.N.I.
L’tapis magique ?! Puf, trottinette…
Celle-là, était la plus jolie !

Elle décollait à la lumière
D’une vielle radio à lampe, magique
Au loin, là, de la toute dernière
Station qui grésillait, quantique…

Une fois lancée, son savoir faire
Menait ton envol à tout va…
-Te faisait voir d’en haut, la Lune
Et puis la Terre, la tête en bas !

Autour, ils gravitaient en rire
Münchhausen dans son gros ballon
Et Jules Verne, sur son obus
Cherchait en vain, lui, sur la Lune
Pour son retour, un vieux canon !

Ayez un peu de patience
Laissez-moi le temps… la démarrer
Ô, quand sa part, sa part cette Transe
S’enflamme … à ne plus l’arrêter

C’est quelque chose dont se souvienne
Le bouquiniste et comme il dit :
- C’est un chant du cœur dont la poitrine
Se gonfle, car il faut, mon p’tit
Une belle retenue d’air pour pouvoir
Survivre dans les nuages, la nuit…

Il faut aussi une bonne structure
Bien sur, un grand entraînement
Pour atterrir sur ses chaussures !
De sur la Lune…encore vivant…

2

Entre la Lune et Les Nuages
On survolera la ville
Dans une de ces vieilles poésies
Que m’a appris à faire, Grand-mère
Dans ces vieux temps, il n’y avait guère
Mobiles, tablettes, télé, ordi
Et sacro-saint secret mystère !
Ni trop d’chocolat, ni biscuits…

On va se faire de ces Idées
Et puisqu’on va voler… promis !
On verra mémère en Fée
Derrière la Porte du Paradis…

Encore un peu… sois un peu sage
Tu n’diras pas : je ne l’ai pas dit !
Il faut une bonne dose de courage
Pour résister à ces virages
Qu’on prend parfois, en Poésie

Et comme personne n’est là, nous voir…
- Qui vole encor si tard, la nuit ?!
Un peu de temps… il va pleuvoir…
Il y a trop de choses poussiéreuses
Puis tant d’années à tout revoir !

- Elle sera Là, cette Poésie !
Attends, attends, encore – l’instant
Pour voir son plus beau diamant
Te Reflète - un secret miroir
(Arrange ton masque, ton mouchoir…)
Et ne pleure pas, car si tu pleures
Les mauvaises choses qui s’évaporent
(Bobos, désir de beaux jouets…)
Resteront encore une petite heure…
Avant,
Avant de s’en aller !
……………………………………………….

T’attends toujours… le décollage ?!
Huston
On rentre, atterrissage…
T'as vu cette Lune ! Ces paysages !
- La vie c’est comme… une poésie…
(Faut bien, un jour, qu’elle soit…)

Allez ne pleure pas
Impie !
T'as appris à Aimer, dans ce voyage
Tu prends de cours, t’apprends, pas sage
Tu n’vois même pas son décollage…
La vie
C’est qu’une vieille… poésie
Et toi !... Le poète qui l’écrit
Cherche lui donc une très belle fin
Au plus loin… au plus long quatrain…

…………………………………………………..

Hé !
Il reste encore quelqu'un ?! Parti ?!
Là, c’est la Fin. The End. Lumière :
- Ô, ce Voyage n’est pas fini !
Ecoute bien, ce qu’elle nous dit
Bien souriante, la Grand-mère !
Dans sa charrette magique, là-haut,
Regarde-bien ! Là, là, tu la vois ?!

Ce point tout p’tit…tout p’tit… tout p’tit !
Bien à coté de cette étoile…
Derrière cet Univers fini
Derrière ce Monde comme un voile…
(Là-haut, où naissent les poésies…)

***