A nos regards émerveillés
« Et c’était un esprit avant d’être une femme
Son regard reflétait la clarté de son âme » - Victor Hugo
Tu te rappelles ?
Tu étais belle
Une aquarelle… transparente, translucide
Dont les couleurs encor humides des contours
Tout à coup font apparaître
Dans les yeux encor candides
Les premiers rêves transes lucides
Grandioses ! Du Grand Amour…
Tu étais belle
Une citadelle…
Un château fort !
Dont les énormes défenses, les murs
Donnent au vertige l’élégance
D’où l’assaillant vaillant en transe
Voit le monde tourner autour…
Lorsqu’il se lance
A l’assaut… ! Son meilleur mot
Qui pourrait briser
Le silence…
Tu te rappelles ?
Tu étais celle
Seulement pour qui
Mon Cœur Enorme fut bâtit !
La Rebelle
La Princesse,
De toutes les milles et une, nuits…
Dont tu charmais à l’infini
Celui qui ne les avait pas lues, pas su,
Ou seulement pas voulu savoir, à l’espoir, secret espoir,
De pouvoir t’admirer ébloui
A l’éternité d’une vie…
II
Ce jour béni et un peu fou où…
L’immense Ciel
Sur tes cheveux couleur miel
Aurait trouvé son point d’appui !
Et le Soleil
Dans tes boucles, à merveilles
Cacherait ses brillants bigoudis
(Pareilles aux étoiles de la nuit…)
Prunelle
Nos yeux brilleraient des étincelles
Qu’on saurait allumer – si beau !
Comme celles
Que font ces artifices ficelles
Flambantes surprises sur les gâteaux
(De nos premiers anniversaires…)
Le Monde ?!
Une belle histoire sans histoire
On n’aurait pas besoin d’aveux…
La Vie ?!
On le saurait encore y croire !
N’est qu’une balade… en amoureux
III
Comment l’a-t-on pu oublier ?!
L’essence de notre humanité…
Restée, perdue, sous nos pas
Dans ces vacances, appelées « vie »
Là, où nous sommes depuis partis
Ce rêve, d’où un jour réveillé
Tu voudrais tellement retrouver
L’Amour, ou au moins, son Esprit…
Rappelle-toi ce qu’on avait promis
Juré… même devant l’Infini
Qu’on avait cru et vu à deux :
-L’Eternité naissant les Cieux !
Nos sacrés vœux
Dans la couleur de tes yeux…
Et le Soleil
Coincé dans tes boucles d’oreilles !
Que j’essayais de tous mes gestes,
Libérer… pour, bien sur, te délivrer :
- Crois-moi, je te disais, je peux…
Voilà, dévoilés, mes bons prétextes
Pour caresser tes doux cheveux…
Et les troncs immenses des arbres,
De leurs racines sous le sable
Nous parlant doucement le soir…
Et celui là, le grand prunier
Qui t’a empêché l’esquive
Permissive
De notre tout premier baiser…
Les anciens trottoirs
Où les flaques d’eau d’étoiles, miroir
A nos mains entrelacées
Remplies de rêves et d’espoirs…
Oubliées ? Tout oublié ?
Oui, je sais, il se fait tard…
Et avant que le Grand Miroir
Nous lance d’au loin sa Vérité
Et l’Univers dans sa clémence
Vienne un jour nous la rappeler :
- La pure sincère élégance,
Cette indéfinie… brillance
De nos regards
Émerveillés…
***