L’apprenti dompteur
Un jour j’ai voulu la dompter la grande montagne
Ses dents pointues, immenses, ses blancheurs infinies
Glissant à sa surface, d’une querelleuse hargne
Touchant, à chaque virage, son museau sur mes skis
Je la croyais toute à moi, moi l’heureux imbécile
Mon bonheur sans limite, ma trop grande fierté
Puis, tout à coup, le blizzard, me montra la fragile
Nature de nos corps pris dans ses griffes glacées
Un jour j’ai voulu dompter la mer, ses vagues
Où glissait comme des flèches, si joyeux, mes amis
Ne sachant trop y faire, j’ai dit qu’on me largue
Au plus loin, sans limite, mon courage s’accompli !
Elle était toute à moi, je croyais, la belle Reine…
Ses silences si lointains, puis un jour, l’enragée
Me montra habilement, sa grandeur souveraine
D’où sa vague indulgente, me sorti, sur les quais …
Puis l’autre jour, l’idée : - Vouloir dompter mon Âme !
Pour quelle soit toute à moi, sans savoir, l’ahuri
Qu’elle allait me montrer le bonheur de ma Larme
Et ce Monde, grain de sable, aux dantesques tragédies
Pardonne-moi, j’étais jeune, merveilleuse Mère Nature
Croyez-vous qu’un jour, de mon humble vivant
Je saurais faire grandir, bien en moi, Votre allure
D’un sublime immense envers tous bienveillant ?
Indomptable, pourtant d’une pure douceur astrale
Pourrais-je Vous les rendre mes hommages en chantant ?
Me remontant d’un sourire sa couverture d’étoile
Puis par-dessus ma tête, pensive, encore rêvant
Elle répondit en douceur : - Dors bien, la Nuit dévoile
Comment l’on s’apprivoise, Son Sublime, mon Enfant…
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