A chaque jour suffit sa peine Au crayon sa mine de plomb Au soldat sa décoration A Noé son déluge A César ses lauriers Et au mouton sa laine
Le nuage est heureux Du moins le dit-on D’avoir dans le ciel Trouvé son refuge
Et à mes pieds le feu Plein d’ardeur crépite Dans la cheminée Tandis que dans la nuit Le chat s’éloigne De la maison Et silencieux Les mains sur le front Je médite
Parfois sans le vouloir Les lèvres mi-closes Je prononce des mots Que je ne comprends pas Ou j’attribue aux choses Des couleurs ou des sons Une odeur de jasmin Ou un parfum de rose
Et dans l’appel du jour La douleur reprend vie Comme les cri d’amour Dans le sang des combats