Voici la terre et l’eau Voici l’air et le feu Le ciel cotonneux La rivière gelée La prairie givrée Avec des ânes figés Comme des sculptures Que la pluie Mêlée au vent Aurait teintées de gris
Nous marchons lentement Tandis qu’une voix Vient trouer la brume Et nous interdit D’avancer davantage
Dans l’oppressant silence De la campagne A cette heure du jour Quasi endormie Toujours enclins à l’obéissance Nous nous arrêtons
Nous avons l’impression Que les arbrisseaux Qui bordent le pré Nous sourient
Très sensibles au froid Nous croyons cependant Qu’il serait sage De nous mettre à l’abri
Nous avisons alors Une cabane à outils A quelques pas de nous
La porte de la remise S’entrouvre en grinçant Une main blanchâtre Aux doigts crochus Nous invite à entrer
Devenus hésitants Par instinct nous mettons Un terme à notre élan